L'Institut écocitoyen est une association dont les missions principales sont l'acquisition de connaissances scientifiques autour des questions sanitaires et environnementales, la transmission de ces savoirs et l’organisation d’actions de surveillance et de protection de l’environnement. Pour la première fois, citoyens, élus, industriels et scientifiques collaborent à un projet commun à l'échelle d'un territoire.
Les territoires du pourtour de l'Etang de Berre et du Golfe de Fos, de par leur identité industrielle ancienne, se composent de friches industrielles historiques et de zones actuellement exposées à des retombées atmosphériques. Disposer d'un outil permettant de déterminer et de suivre la qualité des sols et les toxicités associées permettrait aux collectivités d'identifier plus facilement les actions à mettre en œuvre pour requalifier certaines zones et pour organiser l'usage du territoire. D'importantes recherches sont conduites pour tenter d'identifier des indicateurs de la qualité des sols qui soient pertinents, faciles et rapides à mettre en œuvre. L'IECP lance donc une étude expérimentale pour évaluer l’utilisation de la respiration des sols comme bioindicateur de qualité et de dégradation des sols (contamination, tassement, imperméabilisation).
La respiration du sol correspond au flux de CO2 libéré au niveau de l'interface sol-atmosphère. Le gaz est produit dans le sol puis il diffuse dans les pores du sol, pour finalement s'échapper dans l'atmosphère. La respiration du sol est ainsi une indication de l'activité biologique des sols. L'IECP a donc appliqué cette méthode au niveau des sites sélectionnés dans le cadre de l’étude pour la détermination du bruit de fond en métaux et métalloïdes afin de tester les conditions de mise en œuvre, la sensibilité et la représentativité des résultats ainsi que l’utilisation de ce paramètre comme bioindicateur d’impacts de qualité des sols. Ce travail est réalisé à l’aide d’une instrumentation permettant de mesurer les flux de CO2 et d’eau au niveau d'un végétal ou d'un sol, le LI-COR 6400-09.
Cette étude repose sur quelques notions fondamentales absolument nécessaires pour comprendre les résultats présentés ci-après.
Les sols collinaires et agricoles, riches en matière organique en surface, présentent les plus fortes valeurs de flux de CO2 avec respectivement en moyenne 7,63 et 7,21 µmolCO2/m2/s.
Des variations importantes du flux de CO2 sur les sites de Crau sèche et les sites collinaires sont observées.
La respiration du sol ne présente pas de différence significative entre les différents milieux y compris les sites industriels. Cependant, une tendance se confirme concernant les pollutions ponctuelles rencontrées sur les sites industriels où des flux de CO2 moyens plus faibles sont mesurés en comparaison aux autres sites échantillonnés présentant une contamination de surface en métaux et HAP faible à modérée.
Par ailleurs, une corrélation entre le flux de CO2 et le pourcentage de matière organique ainsi que le rapport C/N est mesurée. Ces coefficients de corrélations indiquent que plus les valeurs de matières organiques ou du rapport C/N, représentant le degré d’évolution de la matière organique, sont importantes, plus la réponse au niveau de la respiration du sol sera significative.
Une corrélation a été mise en évidence entre la contamination métallique représentée par l’IPI et le rapport C/N montrant ainsi l’influence des contaminations métalliques sur le degré d’évolution de la matière organique.
L'Impact des contaminations métalliques est plus marqué, illustré par l’IPI, sur la respiration des sols que les teneurs en HAP. Ce résultat est en accord avec différentes études montrant l’impact des pollutions métalliques de surface sur l’activité biologique des sols, en particulier l’activité microbienne et faunistique. L’influence des contaminations métalliques sur la respiration des sols semble être la plus marquée pour Pb, Cu et Zn. Ce sont les éléments les plus biodisponibles dans les sols étudiés, ils peuvent donc présenter une toxicité environnementale plus importante, notamment vis-à-vis des micro-organismes, de la végétation et de la faune du sol.
- 2016 : Mesure de la respiration des sols comme bioindicateur de la qualité des sols
- 2023 : Evaluation de la biodiversité de la mésofaune du sol du parc des Creusets (St-Chamas)